Témoignage manuscrit reçu le 10 janvier 2005

Je suis allé voir J.P. sans aucune conviction et plutôt à reculons. Mon corps et mon esprit s’étaient emballé, une seule solution s’imposait à moi, la chute, je n’avais plus aucun contrôle, je buvais entre 1,5 et 2,5 litre d’alcool par jour.

Avant lui, j’avais fait cinq sevrages à l’hôpital et une cure de désintox’, où j’ai eu affaire à des apprentis sorciers dégainant leur Mont-Blanc à chacune de leurs visites et je me suis rapidement retrouvé sous une montagne de médicaments, antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, somnifères …etc. Mais le pire, c’est que ces dealers en blouse blanche m’ont rendu accro aux médicaments et n’ont en rien calmé ma dépendance à l’alcool.

Voilà comment J.P. m’a récupéré, accro aux médicaments et à l’alcool.

Lors de notre premier rendez-vous, j’ai eu affaire à un homme avec une assurance vraiment déconcertante qui m’a dit qu’il ne s’autorisait aucun échec. Dans ma tête, je me suis dis : « Toi, mon gars, tu ne sais pas à quoi, ni à qui tu as affaire. » Mais je n’avais pas vraiment le choix, c’était soit lui, soit une mort certaine, donc nous sommes partis pour un coaching thérapeutique et très rapidement il a vu que mon véritable problème n’était pas l’alcool, c’était juste une conséquence d’un profond mal-être, d’une très mauvaise gestion de mes émotions, d’un manque total de confiance et d’estime de moi.

Il a donc pris très habilement le problème à l’envers contrairement à tous ces médecins que j’avais pu voir, qui essayaient de camoufler mes émotions sous des tonnes de pilules magiques, mais le « hic », c’est que quand l’équilibre extrêmement fragile pilules/émotions est rompu, ces dernières ressurgissent avec une férocité telle que ces illusionnistes prennent peur et se rendent compte de leur incompétence. Et pour ne pas être confrontés à leur propre échec, ils vous éloignent le plus loin possible d’eux et vous laissent dans une merde immense en prétextant un manque de motivation, un fameux déclic qui n’arrive jamais. En voyant qu’ils n’arrivaient pas à soulager mes angoisses, j’ai pris mon traitement en main en me perfusant tous les matins pour aller chercher le seul produit qui m’apaisait, ma bouteille.

J.P. ne m’a jamais interdit de prendre de l’alcool. Dans un premier temps, il m’a écouté, il m’a ?, il a étudié le moindre trait de mon caractère et il s’est adapté à moi. Il a commencé par me faire digérer toutes les choses traumatisantes que j’avais pu rencontrer tout au long de ma vie avec sa technique E.M.D.R. qu’il maîtrise sur le bout des doigts et d’une efficacité sans pareil. Aucun médicament ne m’avait jamais fait cet effet, au bout de quatre ou cinq rendez-vous, il avait complètement nettoyé mes traumatismes et donc nous pouvions avancer et partir sur des bases saines, mais mon corps avait toujours un profond besoin d’alcool pour survivre.

Quand un jour mes parents sont tombés sur un livre d’un grand professeur en cardiologie tombé dans l’alcoolisme : il indiquait qu’il s’était sorti de cet enfer grâce à un vieux médicament évitant les contractures musculaires. Mes parents en ont parlé à J.P., et lui, sans aucune hésitation, a commandé le livre et l’a décortiqué minutieusement. Moi, entre-temps, j’en parlais aux médecins qui me suivaient et ils balayaient inlassablement d’un revers de main cette découverte en me répétant que mon seul choix était leur chère abstinence et les médicaments. En plus, ces moralisateurs m’ont fortement déconseillé de voir J.P. sous prétexte que ce n’était pas un spécialiste de cette maladie, alors que eux… !!!

De ce constat, j’ai pris la décision de stopper toute relation avec l’hôpital. J.P., en lisant ce livre, m’a fait prendre conscience qu’il ferait tout son possible pour me sortir de cette situation et qu’il ne laisserait jamais tomber, il a validé mon choix de prendre ce médicament que je me suis fait prescrire par mon généraliste.

Il a suscité chez moi un profond respect envers lui, il était tellement déterminé. Pour une fois, on s’intéressait vraiment à moi, je pouvais le joindre jour et nuit, et bizarrement en faisant tout ça pour moi, il a fait naître le désir d’être à la hauteur, de ne surtout pas le décevoir, j’ai donc décidé de jouer le jeu à fond.

Dans un premier temps, il m’a enseigné la cohérence cardiaque et l’autohypnose, afin que mes angoisses ne dictent plus ma vie et que j’apprenne à les contrôler. Dans un second temps, il m’a imposé une activité physique intense à faire sous ses yeux, je me suis tapé des kilomètres de rameur, des milliers de pompes, d’abdos. Il a même poussé le vice jusqu’à acheter un banc de musculation. Alors que je pensais être capable de faire vingt pompes, il m’en imposait deux-cent, alors que je croyais être juste capable de soulever trente kg, il m’en a fait soulever plus de cent-vingt. En fait , il m’a appris qu’on a de limites que celles que l’on se fixe, et que si l’on veut vraiment quelque chose, on est capables de faire surgir des forces inimaginables pour l’obtenir.

Mais il n’a pas fait que ça, il m’a fait prendre conscience de mon corps, avec des pesées tous les mois, des photos, des conseils sur mon style…etc. Il a même créé un site Internet pour mettre en avant mes compétences, que dire d’autre, il a été là à chaque instant et a cru en mon potentiel, au bout du compte, il n’en fallait pas plus.

Ce qu’il a fait pour moi aujourd’hui relève du miracle, il m’a guéri d’une maladie incurable. A ce jour, je ne prends plus aucun médicament et j’ai retrouvé une liberté totale face à l’alcool, je peux boire un verre sans pour autant engloutir la bouteille, car je n’en ai plus besoin, il m’a appris à fabriquer mon bonheur. Au final, je ne regrette absolument pas mes erreurs, car c’est elles qui m’ont fait rencontrer J.P. et c’est elles qui ont fait de moi ce que je suis devenu, et le résultat est plutôt satisfaisant.

Outre le fait qu’il m’a sauvé la vie, il lui a donné un sens, une direction à suivre, mon but aujourd’hui est de faire honneur au travail colossal qu’il a accompli pour moi. J’ai vraiment une gratitude et une admiration sans bornes envers lui, c’est le plus grand, le plus magnifique dompteur d’esprit qui existe.

Il y a eu Mozart pour la musique, Einstein pour les sciences, il va falloir compter sur J.P. Cauver pour la psychologie.